Un immense soulagement a passé sur le pays. Viennent les heures de l’espoir. La paix est signée à Versailles. Le jour même, pour la célébrer, le Cercle convoque une assemblée générale. Nous sommes le 28 juin 1919. On croit à un avenir d’où seront bannis les errements qui ont déchiré le monde. Un ordre du jour est signé par tous les assistants :
La Paix, attendue depuis près de cinq ans par le monde entier, a été signée à Versailles aujourd’hui. La Suisse, si elle a eu le bonheur de rester hors de la tourmente, a néanmoins été soumise à toutes sortes de privations, et c’est avec joie que notre chère petite patrie voit sonner l’heure de 1a paix; notre population de Fribourg n’a jamais craint de manifester hautement ses sentiments de sympathie pour ceux des belligérants qui ont été victimes de la plus grande agression de l’histoire et qui virent leur sol envahi, pour ceux qui défendaient le Droit, la Justice, la Libération des peuples opprimés, 1a Civilisation et qui, en même temps s’étaient fait les champions des principes de Démocratie si chers à tous cœurs helvétique contre le Despotisme et l’Autocratie à Fribourg et particulièrement dans notre Cercle littéraire et de commerce nous sommes toujours restés fidèles à nos grandes idées de Liberté et d’Indépendance nationale qui ont donné naissance — il y a plus d’un siècle — à notre association patriotique. C’est dans ces sentiments que l’assemblée de ce jour a été réunie et qu’elle acclame, avec la Paix, la victoire de la Civilisation.