La fondation du Cercle

Fondation

Né à l’époque de la Restauration patricienne à Fribourg, le Cercle ne prit pas d’emblée une attitude hostile à regard de l’oligarchie régnante. II s’écarta cependant d’elle, en offrant un lieu de rendez-vous aux commerçants, aux industriels, aux indépendants; car ces citoyens, épris de Liberté, amis de l’ordre et du progrès, n’avaient point accès à la Grande Société qui réservait ses salons a un monde plus choisi : celui des patriciens, des officiers au service des princes étrangers.

Le premier protocole du Cercle ayant disparu – au milieu du XIXème siècle déjà – il est difficile de fixer avec certitude l’origine exacte de la société.

L’archiviste Schneuwly et le notaire Marro hésitent à préciser la date de cette fondation. Une notice sur les cercles de Fribourg rédige en 1903 par Schneuwly mentionne l’existence, en 1806 déjà, d’un Cercle de commerce et d’une Société littéraire. Le premier avait son local au café Génin (en 1816, le Cercle de commerce s’installera au 1er étage du Cheval-Blanc), maison de Jean-Baptiste Thurler, à la rue de Lausanne; la seconde, chez Jacques Savary, Grand-Fontaine no 3. Une fusion des deux sociétés, en 1816, a vraisemblablement donné naissance au Cercle littéraire (de lecture) et de commerce. Par ailleurs, le protocole no 2 du Cercle donne, en annexe, la liste des fondateurs et précise la date de fondation : le 8 novembre 1816.

 

D’un local à l’autre

La réunion de ces deux cercles au but analogue nécessita un local plus vaste. Le 31 août 1818, Nicolas Marchand, négociant, louait le deuxième étage de sa maison, rue de Lausanne no 151. Le 29 septembre 1823, le bail fut renouvelé entre Antoine Vicarino (devenu propriétaire par son mariage avec la fille de N. Marchand) et Pierre Landerset, alors président. Mais, en 1824 déjà, le Cercle, en pleine extension, devenait copropriétaire d’un immeuble (il s’agit de l’immeuble reconstruit en 1824 par l’Abbaye des Marchands sis à la place Notre-Dame). Une convention fut passée le 23 juin 1824 par laquelle l’Abbaye des Marchands s’engageait à livrer, le 25 juillet de l’année suivante, pour le prix de 11’000 Fr vieux, les nouveaux locaux – soit le premier étage – qui seront pendant 78 ans, la propriété du Cercle (le 11 mai 1860, les frères Hartmann achètent l’Hôtel des Marchands, mais le Cercle reste copropriétaire de la maison). En 1903, une ère nouvelle s’ouvre avec l’acquisition et l’inauguration de la villa Mallet-Morel, à la rue St-Pierre, no 24 (prix de vente fixe à 92.000 Fr.)

 

Le Cercle de 1816 à 1830 : un monde à part

Dans une lettre du 31 mars 1870 (AEF: Réponse de Marro à une lettre du Cercle lui demandant un historique de la Société), le Cercle demandait au notaire Christophe Marro ses souvenirs historiques sur la Société, mais « surtout la part qu’elle a prise aux différents évènements politiques de notre pays ».

Voilà la question à laquelle, après Marro, nous essayerons de répondre, grâce aux documents déposés aux Archives de l’Etat de Fribourg.

Mais laissons d’abord la parole à l’ancien président du Cercle.

Les premières indications de sa lettre nous paraissent bien obscures. II écrit textuellement: « Je ne connais pas la date de la fondation du Cercle de commerce, ni les motifs qui l’ont fait naitre, ni les circonstances ou évènements qui ont accompagné cette fondation ». II ajoute cependant qu’elle doit remonter à 1815 ou 1816 et émet quelques réflexions dignes d’attention. Marro pense que: « le Cercle a été fondé dans l’unique ou principal but de réunir la société des négociants, et qu’il était d’abord composé en grande majorité de cette classe de citoyens les fonctionnaires étaient alors presque tous patriciens ou créateurs de ce gouvernement. Toutefois, quelques avocats, alors déjà hommes politiques opposants en faisaient partie, tels que Chappuis, Castella père, Landerset » (lettre de Marro 1870). Sous le gouvernement oligarchique d’alors, les membres du Cercle devaient être, encore selon Marro: « des Libéraux, bien que ce mot n’était pas encore dans le vocabulaire fribourgeois, mais ces hommes libéraux n’avaient aucune action politique; il n’existait alors à Fribourg aucun journal cantonal, ni la moindre liberté de presse. Tout ce que ces hommes pouvaient faire alors c’était, comme on dit vulgairement, de « bisquer » et de détester les patriciens » (Ibidem).

Quoique jugulé par le gouvernement quant à son action politique, le Cercle, dans sa résistance passive, offrait avant tout à ses membres « un lieu de recréation, de réunion et d’instruction » (AEF Statuts du Cercle littéraire et de commerce, art. 1 (non datés), mais rédigés avant 1825; l’art. 31 étant ainsi libellé : dès à présent jusqu’à l’an 1825).

En effet, les gens lettrés, d’opinions libérales et de la classe bourgeoise, les Carmintran, Fontaine, Goetz, Gendre, Duc, Raedle, Guidi, Bardy, Pettolaz, Kern, Wicky, etc… aimaient à s’y rencontrer pour la lecture des journaux suisses ou étrangers, pour la discussion. Certains préféraient le jeu du billard ou d’échecs… Des soirées dansantes, parfois agrémentées d’un repas, attiraient les adeptes plus jeunes. Enfin, les salons du Cercle offraient à ses membres ce monde un peu à part dans lequel on se plaisait et qui ne voulait pas être confondu avec celui de la Grande Société.

 

1830 – 1856 : Un centre philanthropique et d’action politique

Le 2 décembre 1830 marque la fin de l’hégémonie patricienne à Fribourg et pour le Cercle une vie nouvelle. Marro l’écrit: « Ce ne fut donc qu’en 1830 que ces hommes, avec les citoyens éclairés des autres parties du Canton, ont pu agir. Toutefois, il n’a jamais agi en corps, mais ses membres y trouvaient une force morale » (lettre Marro 1870). Marro fut reçu membre effectif à son retour de Russie en mai 1831. « J’y fus de suite reçu et je trouvai la société très nombreuse, j’y reconnus plusieurs personnes que l’on pourrait appeler des libéraux du lendemain, tels que Schaller avoyer, Vonderweid, de Hattenberg juge cantonal, Pierre Raemy nommé alors juge d’appel, Edouard Girard. Les membres du nouveau gouvernement, sauf les patriciens Montenach le Turc, Rodolphe Weck et le chancelier Werro (le chancelier Werro a été reçu membre effectif le 15 déc. 1831), étaient tous devenus membres du Cercle. A cette époque, le Cercle du Commerce était une véritable puissance…».

Si le protocole no 2, commence le 15 décembre 1831, ne laisse pas beaucoup apparaitre cette activité sur le plan politique, il accorde par contre une place assez importante aux activités philanthropiques, culturelles et récréatives.

C’est ainsi que, chaque année, une somme était versée en faveur des pauvres. Chappuis, membre du Cercle et préfet des Ecoles des garçons, demandait par une motion, en 1832 : « de disposer d’une certaine somme pour être appliquée à l’habillement des enfants des non bourgeois indigents, et qui ne peuvent fréquenter l’école d’une manière régulière vu leur impossibilité de se vêtir ». L’assemblée accorde 50 livres pour « venir au secours de l’enfance privée des bienfaits de l’éducation par le dénuement de leurs parents ». En 1827, une collecte en faveur des Grecs luttant pour leur indépendance produit la somme de 470 Fr. Jacques Savary demande, en 1833, l’établissement d’un comité cantonal pour venir au secours des Polonais réfugiés en Suisse. En outre, une somme de 200 Fr leur est allouée. En 1837, à l’occasion du vol de l’ostensoir et du saint ciboire au couvent des Cordeliers, une collecte rapporte 313 Fr. Le succès de cette souscription revient, sans doute, à la présence du Père Girard au couvent et à la sympathie que le Cercle portait à cette communauté.

L’aspect philanthropique n’est pas le seul à caractériser le Cercle à cette époque. Une collaboration – minime il est vrai sur le plan matériel, mais en rapport avec ses ressources – s’exerçait dans les domaines les plus divers lorsqu’elle servait l’idée de progrès dans la cité. Une somme de 8’000 Fr est souscrite à l’association pour l’exploitation du Grand Pont suspendu (Pont Zaehringen. Assemblée générale 14 nov. 1833). Cette souscription, servant à soutenir une œuvre d’utilité publique, s’effectuera par des prêts-actions des membres s’élevant à 100 Fr chacune. Projette-t-on de construire un pont sur le Gottéron, le Cercle participe à nouveau pour une somme de 1’000 Fr (Ass. gén. 25 fév. 1838).

Soutenir les œuvres philanthropiques et d’utilité publique n’étaient pas les seules contributions du Cercle. Ses revenus étaient, dans une large mesure, destines aux abonnements de journaux et à l’enrichissement de la bibliothèque. En 1838, par exemple, les membres avaient le choix entre quelque vingt journaux de toutes origines et de toutes tendances.

Liste des journaux auxquels le Cercle est abonné en 1838

Helvétie, Gazette de Lausanne, Nouvelliste vaudois, Observateur du Jura, Morgenblatt, Bundeszeitung von Luzern, Schweizerbeobachter, Zürcher Zeitung, Propagateur, Journal des Débats, Constitutionnel, National, Charivari, Gazette de France, Allgemeine Zeitung von Augsburg

Journal des connaissances usuelles, Bibliothèque universelle, Bulletin des séances du Grand Conseil vaudois et fribourgeois, Revue suisse, Feuille d’avis du canton de Fribourg

En comparaison, abonnements de 1883

Journaux fribourgeois: Feuille officielle, Bulletin du Grand Conseil, Liberté, Confédéré, Journal de Fribourg, Ami du peuple, Bien Public, Murtenbieter, Fribourgeois, Gruyère.

Journaux suisses: Bund, Handelszeitung, Neue Zürcher Zeitung, Journal de Genève, National suisse, Feuille fédérale de commerce, Nebelspalter, Gazette de Lausanne, Revue suisse, Educateur, Genevois, Basler-Nachrichten, Démocrate, Conteur vaudois

Journaux étrangers: Illustration, Charivari, Le XIXème siècle, Fliegende Blätter, Revue des deux Mondes, Bibliothèque universelle

Sur le plan purement récréatif, on organisait quelques bals à l’occasion du Carnaval. Ces soirées étaient réservées aux membres et à leurs familles, si bien que, même dans le divertissement cette société restait relativement fermée.

Des relations trop intimes avec les Cercles parallèles de Bulle, Romont, Morat, Estavayer n’étaient pas souhaitées à cette époque. Le Cercle de Fribourg tient à garder son autonomie, ne veut pas s’ouvrir indistinctement aux cercles des chefs-lieux; il veut rester une « société particulière et close » (protocole II, 21 janvier 1840).

Vers 1841, le Cercle perdit un peu de sa vigueur (liste des membres effectifs du Cercle en 1841, 126 membres). Faut-il l’attribuer à la fondation du Cercle de l’Union (fondé le 25 juin 1841), nouvelle société de lecture ? On enregistre la défection de certains éléments « hétérogènes » davantage attires par le jeune cercle, ouvert à tout ce qui se dit modéré ou libéral.

Cependant, Marro nous l’apprend encore: « En 1846-1847, le Cercle redevient un foyer quelque peu ardent, aussi le gouvernement le tenait-il sous une sévère surveillance. Mais à dater de la Capitulation de Fribourg, les hommes du Cercle étaient de (nouveau) dominant et on le vit (de nouveau) se remplir de (nouveaux) personnages – sic -, mais cette fois particulièrement de la classe bourgeoise radicale, à tel point que pendant quelque temps notre société était assez tumultueuse et criarde pour en faire sortir quelques membres assez libéraux ou modérés ». Sans doute, le Cercle de l’Union leur convenait mieux.

Le Cercle fut, en effet, dès 1846, un véritable foyer politique et de propagande électorale où l’on rencontrait les Marcelin Bussard, les Léon Pittet, les Julien Schaller, les Nicolas Glasson. On ne se souciait guerre des statuts qui interdisaient « toute délibération politique ».

Cette période mouvementée entrainera le Cercle et ses adeptes dans l’action politique longuement jugulée par le gouvernement de la Restauration et souvent provoquée par les partisans du Sonderbund en 1846 (Après les évènements politiques, le Cercle décide de ne faire payer l’abonnement de l’année que pour moitié aux membres qui ont passé moins de six mois dans les prisons du Sonderbund et de ne pas le faire payer à ceux qui y ont passé plus de six mois).

Une statuette du général Dufour, encore au local du Cercle aujourd’hui, rappelle le souvenir de cette époque et le parti adopte par le Cercle à ce moment-là. II s’engage résolument dans la lutte électorale. Son bureau prend note, le 28 août 1848, d’une lettre de l’Association patriotique de Fribourg, tendant à provoquer une conférence entre les sociétés libérales de la ville, à l’effet de dresser en commun une liste de candidats pour les prochaines élections communales; le bureau décide d’y prendre part et d’y envoyer le président Frossard.

Mais cette confusion entre le parti radical et le Cercle fera l’objet d’intervention de la part de certains membres à l’occasion de la révision partielle des statuts, en février 1850. Afin de le dépolitiser, Beaud propose, en remplacement de l’article très général sur la participation à la politique « Toute délibération politique est interdite », l’article suivant, plus précis: « Tout esprit de parti ou de secte qui tendrait à compromettre la paix et 1’existence de la Société, sera écarté avec soin. L’assemblée ne se constituera jamais en assemblée délibérante, sur aucune question politique ». Mais on restera au statu quo.

La période du régime radical à Fribourg ne fut pas bénéfique au Cercle: beaucoup de ses membres désertèrent car ils ne le fréquentaient pas dans un but politique. Dès qu’on demanda un certain engagement de la part des membres, plusieurs préférèrent se retirer. II se manifestait, en effet, une opposition entre les divers milieux sociaux représentés.

On se mit alors à rechercher les causes de la désertion, le moyen d’y remédier et de rétablir l’équilibre des finances gravement compromises. On songea même à une dissolution de la société en 1855.

On trouva la solution en redonnant au Cercle son orientation primitive: offrir aux membres, non une arène politique, mais un lieu de rendez-vous paisible où 1’on pouvait s’instruire et se récréer. Marro, à qui nous emprunterons ces derniers souvenirs écrit: « Peu à peu l’orage se calma et le Cercle reprit son attitude ordinaire jusqu’en 1856 » (lettre 1870). Et il évoque avec nostalgie, la fin d’une période victorieuse pour le libéralisme fribourgeois, et regrette de ne pouvoir ajouter à son historique d’autres souvenirs glorieux :

« Te souviens-tu? Mais ici ma voix tremble;
Je n’ai plus de nobles souvenirs;
Viens t’en l’ami, nous pleurerons ensemble
En attendant un meilleur avenir ».

 

1857 – 1874: retour au calme

Avec le régime conservateur au pouvoir, le Cercle reprit son activité primitive: celle d’un salon de lecture, sans ambition politique. Jusqu’en 1874, il restera à l’écart des batailles électorales; les expériences des années précédentes ne lui avaient pas été bénéfiques, du moins financièrement.

Mais grâce à la modération du nouveau gouvernement, il lui fut accordé de collaborer à certaines tâches d’intérêt public. Au lieu de se refermer sur lui-même, il prit part à la vie de la cite et encouragea activement tout ce qui pouvait faire progresser le canton.

Les amis de l’instruction, nombreux au Cercle, participent, en juillet 1860, à l’inauguration du monument au Père Girard. En lui élevant un arc de triomphe sur le passage du cortège, à proximité de son local, le Cercle veut rendre hommage au « Père de la jeunesse et des écoles fribourgeoises ».

Le 24 novembre 1861, un souper auquel prennent part une centaine de membres de toutes conditions, célèbre l’inauguration de l’éclairage au gaz de notre ville (Confédéré, 27 novembre 1861, no 14). Le président, Christ Sprenger, loue dans son rapport, ceux qui se vouent au progrès et qui chez nous mettent en pratique les trois grandes découvertes: la vapeur, le gaz, l’électricité.

Pour l’inauguration du chemin de fer Berne – Fribourg – Lausanne, les 2 et 3 septembre 1862, on illumine les façades du Cercle. Sur des écussons aux couleurs des cantons qui ont collaboré à cette grande œuvre il est inscrit:

À la volonté qui commence

À la persévérance qui achève

À l’avenir qui compensera tout.

Un relâchement plus prononcé dans l’activité du Cercle est ressenti à partir de 1865. Ce manque de vie incite certains – André Castella, Edouard Bielmann, Christ Sprenger – à revoir les statuts. Une révision totale est acceptée le 12 octobre 1865. Le but de la Société est à nouveau défini : procurer aux membres « l’occasion de se réunir, de fraterniser, de s’instruire et de se récréer » (Statuts 1865, chap. 1; art. 1). Afin d’atteindre ce but, on se proposait d’enrichir encore davantage la bibliothèque par l’achat d’ouvrages relatifs à l’histoire de la Suisse, à l’économie politique, aux arts et métiers. Dans la même intention de propager l’instruction, la Société se propose de vouer un soin attentif à l’abonnement des journaux et des périodiques. Des cours publics seront donnes sur des sujets propres à développer le goût du Beau, du Vrai et de l’Utile. Le dames, introduites par les sociétaires, pourront assister aux séances publiques. Dans le but récréatif et afin d’entretenir les meilleurs rapports entre tous les membres, les jeux, dits de société, seront augmentés et l’on organisera régulièrement des soirées artistiques, des bals ou des concerts (Statuts 1865, chap. 1 ; art. 2 à 5).

Les statuts de 1865 prévoyaient, comme auparavant, la réception de membres effectifs et de membres honoraires. Les premiers payant une contribution annuelle et un droit de réception, sont seuls copropriétaires de ce qui appartient au Cercle et ont seuls droit de siéger dans les assemblées, de prendre part aux délibérations et aux votes. Les seconds, divises en membres honoraires internes et membres honoraires externes – domicilies en dehors de Fribourg ou du canton – payent l’abonnement annuel, mais pas la finance de réception. Evidemment, le titre de membre honoraire pourra être conféré gratuitement par l’assemblée à des personnes méritantes. Pour être reçu dans la Société, il faut être âgé de seize ans accomplis, jouir d’une réputation intacte et se faire présenter par un membre du Cercle: le parrain. D’autre part, chaque membre effectif ou honoraire a le droit d’y introduire, sous sa responsabilité, tout étranger à la ville qui y séjourne momentanément (statuts 1865). La liste des hôtes de passage offre l’éventail le plus large des pays d’origine : Francfort, Lyon, Paris, Florence, Moscou, Berlin, etc. Ces invités étrangers sont pour la plupart négociants, médecins, artistes, militaires ou autres touristes (Livre des inscriptions des non-sociétaires introduits au Cercle, dès 1833).

La période de 1865 – 1872 fut pauvre en évènements. Mais cette situation ne devait pas durer. En 1873 déjà, on accorde à la Société de Zofingue l’accès au local du Cercle. L’assemblée donne a son accord une raison politique : cette société « fournit depuis plusieurs années un noyau de jeunes gens intelligents et dévoués à la cause libérale » (Assemblée générale du 13 novembre 1873). Même si la société d’étudiants n’eut pas d’action dans la campagne de révision 1872 – 1874, ce geste signifie, pour le Cercle, la fin de son isolement. En effet, la situation politique nouvelle: Kulturkampf au fort de sa crise, remous autour de la révision fédérale ne pouvaient le laisser indifférent.